Regina Porter est une dramaturge primée et une diplômée de l’Iowa Writers’ Workshop, où elle a été boursière de l’Iowa Arts Fellow. Elle est née à Savannah, en Géorgie, et vit à Brooklyn. “Ce que l’on sème” (The Travelers) est son premier roman. Regina Porter donne également des cours de creative writing. Interviewée dans le cadre des AIR 2020 elle témoigne en exclusivité de son apprentissage de l’écriture, de sa manière de travailler sur un roman, et des cours qu’elle donne.
Regina Porter, comment avez-vous appris à écrire de la fiction ?
Regina Porter : Je suis encore en train d’apprendre à écrire. Cela semble être un cliché de dire cela, mais chaque jour est un nouveau départ. Mon intérêt pour l’écriture a commencé par l’écoute des gens qui m’entourent : famille, voisins, amis. Les mots que les gens utilisent sont pleins de contradictions. Leur façon de parler et leur langage corporel changent lorsqu’ils sont à une grande réunion sociale ou qu’ils se tiennent seuls au bas des escaliers – en chuchotant au sujet d’un invité qui est parti.
Vous dites que vos premières tentatives d’écriture de roman ont été horribles et que ces romans ne sortiront pas de votre tiroir (dans le journal français Libération). Qu’est-ce qui n’allait pas avec ces tentatives ?
Regina Porter : J’ai écrit mon premier roman en essayant de contrôler les personnages et l’intrigue. J’ai tracé et écrit des esquisses détaillées des personnages, et une prépondérance de notes qui m’ont laissé, très franchement, sans rien à dire. Pour les étudiants, je poserais cette question : Lorsque vous rencontrez une nouvelle personne, savez-vous tout sur elle ? La découverte est la moitié de la joie (ou du cauchemar). Apprendre à connaître quelqu’un de nouveau est un voyage qui exige de la curiosité, de l’incertitude et de l’intimité.
Depuis votre première tentative d’écrire une fiction pour « Ce que l’on sème / The travelers », qu’avez-vous le plus amélioré ?
Regina Porter : Peut-être la compression et l’expansion du temps. Il y a des portraits intimes de la vie des personnages, avec une toile de fond historique. Pour cela, il a fallu juxtaposer le flash et l’immobilité. Les photographies représentent une sorte d’immobilité, une couche supplémentaire de conversation dans le cadre du récit qui rappelle aux lecteurs que ces personnages vaquent à leurs occupations quotidiennes, mais que l’histoire leur arrive.
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