Casser le mythe romantique de l’auteur

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En France nous avons une image biaisée de l’auteur : romantique et torturé qui ne peut écrire que sous la pulsion de l’inspiration. Il est grand temps de casser le mythe et de nous intéresser au vrai travail de l’auteur.  

On imagine souvent qu’un écrivain est un être à part, un homme (ou une femme) différent du commun des mortels, un être inspiré, peut-être même torturé !

Cette image d’Epinal n’est pas grotesque : la preuve, elle est couramment diffusée par les médias qui présentent souvent les auteurs et autrices comme des personnes étranges, des originaux, au dessus des autres… Le problème de cette idée c’est qu’elle sous-entend qu’il y aurait des élus, des gens qui auraient un “talent inné”. Peut-être même un talent caché ignoré d’eux-mêmes et qu’un éditeur à la longue chevelure blanche saurait un jour découvrir.

Or, il n’existe pas d’ “auteur inné”, tout comme il n’existe pas de “médecin inné” ou de “boulanger inné”. On ne nait pas auteur, on le devient ! Matthew Neill Null, auteur phare des Assises Internationales du Roman 2019, revient longuement sur la réalité du métier d’auteur.

À quoi ressemble réellement le travail de l’auteur de roman ?

Il ne viendrait à la tête de personne qu’il est possible de s’assoir devant un piano et de se mettre, d’un coup d’un seul, à jouer comme un pianiste concertiste !  Comme toute pratique artistique et artisanale, écrire une bonne fiction nécessite un apprentissage. Et qu’il soit fait en autodidacte ou grâce à des cours, cet apprentissage n’est jamais terminé ! Les plus grands auteurs “apprennent à écrire” toutes leurs vies.

Matthew Neill Null : Oui, dans le subconscient, le mystère et l’inspiration sont très importants, mais écrire n’est pas glamour. C’est juste de l’artisanat, comme démonter une machine et réassembler des pièces pour se faire la main. Il y a beaucoup de tâches ingrates  On peut dire la même chose de la guitare, ou du sport, ou de tout ce qui nécessite de l’entraînement. Ça ne tombe pas du ciel. On s’auto intoxique avec cette idée du jeune génie qui crée son travail par la pure inspiration. Je n’y crois pas. Melville a étudié Shakespeare de près.

Pour découvrir la suite de l’article, rendez-vous sur le site des Artisans de la Fiction !