L’importance des béta-lecteurs de roman

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Le mythe romantique de l’écrivain retranché dans sa tour d’ivoire voudrait que l’on naisse écrivain, et qu’il faille se protéger de toute influence extérieure afin de préserver sa pureté. L’idée de faire relire son roman, par des lecteurs extérieurs (parfois qualifiés de “béta-lecteurs”) semble une hérésie, un aveu de faiblesse. Or un roman ne se destine à priori pas uniquement à celui qui l’a écrit. Comment toucher des lecteurs, leur faire ressentir des émotions, si on ne passe pas par des lecteurs sélectionnés qui vous vous aider à identifier ce qui ne tient pas la route, n’est pas clair, ou tout simplement ennuyeux ? Le romancier brésilien Daniel Galera invité aux Assises Internationales du Roman en 2019, nous raconte l’utilité de se se former en tant que romancier, et faire relire par des béta-lecteurs son roman.

Le parcours de Daniel Galera

L’approche française vis à vis de l’apprentissage de l’écriture est à la fois très séduisante et très atypique. Depuis la fin du 19ème siècle, à la différence des autres arts, la croyance romantique qu’écrire ne s’apprend pas et que l’écriture doit explorer un au delà de la narration s’est imposée. Écrire c’est comme la Force dans Star Wars : on l’a ou on ne l’a pas. Cette approche n’est pas universelle : les romanciers et romancières étrangers (et pas seulement anglo-saxons) se forment, parfois dès l’école primaire. Cette formation est longue et complexe, car écrire un roman demande la maîtrise d’un artisanat fascinant. Daniel Galera nous raconte comment il s’est formé.

Daniel Galera : J’ai suivis des cours de creative writing au Brésil, un atelier qui se déroule dans la ville où j’habite, c’est un des plus anciens qui existe au Brésil, depuis presque 40 ans maintenant. Quand je suis allé dans cet atelier, j’avais 19 ans. Cela a duré pendant un an. J’étais vraiment jeune, je commençais à écrire. Nous nous rencontrions chaque semaine, et il fallait écrire une nouvelle histoire à chaque séance, c’était beaucoup de travail. Le professeur est devenu assez célèbre au Brésil. Il nous enseignait des points techniques par rapport à l’écriture. Puis nous lisions les textes les uns des autres avant d’en discuter. C’est le seul apprentissage que j’ai eu, mais il a été vraiment important pour moi. 

Suivre des ateliers est essentiel pour écrire. Sinon vous risquez de perdre beaucoup de temps à comprendre des choses que vous auriez saisi plus rapidement en cours. Donc cela vous permet de gagner du temps  pour ce que vous désirez travailler et vous consacrer à vos idées.

Pour découvrir la suite de l’article, rendez-vous sur le site des Artisans de la Fiction !