15 juin 2022. Conversation avec Robert Macfarlane (Underland. Voyage au centre de la Terre, Les Arènes, 2021, trad. Patrick Hersant) et Maylis de Kérangal (Seyvoz, co-écrit avec Joy Sorman, Inculte, 2022) modérée par Lucie Campos, directrice de la Villa Gillet.
Robert Macfarlane
« Je suis fasciné par le langage des spécialistes. Je suis souvent des géologues, je leur tire sur la manche et leur demande de m’expliquer leur langue et je suis fasciné par la précision des spécialistes. J’écoute énormément les météorologues, les connaisseurs de la forêt…ce sont des personnes qui parlent avec une poésie dont ils ne sont pas conscients.
(…) Sommes nous de bons ancêtres ? Cette question paraît bizarre. Mais être un bon ancêtre est bien plus difficile que d’être un bon parent ou un grand parent car on voit nos enfants ou petits-enfants, c’est de l’amour réciproque. Alors qu’être un bon ancêtre c’est se sentir responsable du temps profond, responsable envers pléthore de générations. »
Maylis de Kerangal
« En travaillant la précision et le détail, on résiste à une espèce de standardisation du langage, la langue de la publicité, liée au système économique, à l’économie du monde. Tout va très vite, on ne prend le temps de chercher ses mots. La littérature est le lieu et le temps où on peut chercher son mot.
(…) Le fait de considérer le sous-sol et cette reconfiguration des regards est très opérante sur les imaginaires artistiques car vient la question du temps. Ce qu’il y a sous nos pieds c’est souvent notre passé. »
15 juin 2022. Conversation avec Robert Macfarlane (Underland. Voyage au centre de la Terre, Les Arènes, 2021, trad. Patrick Hersant) et Maylis de Kérangal (Seyvoz, co-écrit avec Joy Sorman, Inculte, 2022) modérée par Lucie Campos, directrice de la Villa Gillet.
Robert Macfarlane
« Je suis fasciné par le langage des spécialistes. Je suis souvent des géologues, je leur tire sur la manche et leur demande de m’expliquer leur langue et je suis fasciné par la précision des spécialistes. J’écoute énormément les météorologues, les connaisseurs de la forêt…ce sont des personnes qui parlent avec une poésie dont ils ne sont pas conscients.
(…) Sommes nous de bons ancêtres ? Cette question paraît bizarre. Mais être un bon ancêtre est bien plus difficile que d’être un bon parent ou un grand parent car on voit nos enfants ou petits-enfants, c’est de l’amour réciproque. Alors qu’être un bon ancêtre c’est se sentir responsable du temps profond, responsable envers pléthore de générations. »
Maylis de Kerangal
« En travaillant la précision et le détail, on résiste à une espèce de standardisation du langage, la langue de la publicité, liée au système économique, à l’économie du monde. Tout va très vite, on ne prend le temps de chercher ses mots. La littérature est le lieu et le temps où on peut chercher son mot.
(…) Le fait de considérer le sous-sol et cette reconfiguration des regards est très opérante sur les imaginaires artistiques car vient la question du temps. Ce qu’il y a sous nos pieds c’est souvent notre passé. »