11 mai 2023. Conversation avec Brigitte Giraud (Vivre vite, Flammarion, 2022, Prix Goncourt, 2022) et Anna Hope (Le Rocher Blanc, Le Bruit du monde, 2022, Trad. Élodie Leplat) modérée par Kerenn Elkaïm. En partenariat avec la Bibliothèque municipale de Lyon et la librairie La Virevolte.
Brigitte Giraud
« Savoir déchiffrer des phrases entières, ça vous dispense de la présence des adultes. Vous pouvez lire surtout ce qui est écrit dans le journal. J’avais l’impression que c’était l’endroit des secrets, du crime, du sexe, de ce qui est interdit.
(…) Savoir lire, c’était être capable d’accéder à ce monde. De même, écrire est une expérience d’émancipation. (…) Je me suis questionnée sur la notion de destin. Il y avait tout un tas de signaux rouges et j’avais presque le devoir de faire une enquête.
(…) Ces 23 petits chapitres qui commencent par « si » sont ma vie d’après, sont comme 23 pièces d’un puzzle et si une seule ne s’emboîte pas, l’accident ne peut pas avoir lieu. Il y a un moment où la vie d’après est un vertige qu’il faut apprivoiser, par l’écriture. »
Anna Hope
« Je me posais des questions sur l’environnement, sur la colonisation, sur le monde occidental. J’ai essayé de répondre à ces questions dans mon livre, même si à la fin du livre, je n’y ai pas complètement répondu.
(…) Vous dîtes que j’ai donné voix aux femmes. Mais quand j’ai fait des travaux de recherche sur les femmes internées chez les fous, j’ai lu des textes scientifiques, et ces femmes parlaient fort, avaient de la voix.
(…) Mon ex-mari était intéressé par le chamanisme. Il a invité un chamane et nous avons prié pour avoir un enfant. 15 mois après, notre fille est née. Le chamane nous a invités à faire des offrandes au Mexique et à porter le cœur du mouton au rocher blanc.
(…) Je me suis rendue compte que des vagues d’histoire s’étaient frottées à ce rocher. Je sentais que ce lieu était digne de toutes les questions que j’avais en tête et que je devais écrire dessus.
(…) Au début du livre, j’étais très anxieuse concernant l’avenir environnemental. Pendant l’écriture, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a dit qu’il fallait prendre le temps, s’émerveiller face au monde. C’est une nouvelle forme d’éthique qui commence à m’habiter. »
11 mai 2023. Conversation avec Brigitte Giraud (Vivre vite, Flammarion, 2022, Prix Goncourt, 2022) et Anna Hope (Le Rocher Blanc, Le Bruit du monde, 2022, Trad. Élodie Leplat) modérée par Kerenn Elkaïm. En partenariat avec la Bibliothèque municipale de Lyon et la librairie La Virevolte.
Brigitte Giraud
« Savoir déchiffrer des phrases entières, ça vous dispense de la présence des adultes. Vous pouvez lire surtout ce qui est écrit dans le journal. J’avais l’impression que c’était l’endroit des secrets, du crime, du sexe, de ce qui est interdit.
(…) Savoir lire, c’était être capable d’accéder à ce monde. De même, écrire est une expérience d’émancipation. (…) Je me suis questionnée sur la notion de destin. Il y avait tout un tas de signaux rouges et j’avais presque le devoir de faire une enquête.
(…) Ces 23 petits chapitres qui commencent par « si » sont ma vie d’après, sont comme 23 pièces d’un puzzle et si une seule ne s’emboîte pas, l’accident ne peut pas avoir lieu. Il y a un moment où la vie d’après est un vertige qu’il faut apprivoiser, par l’écriture. »
Anna Hope
« Je me posais des questions sur l’environnement, sur la colonisation, sur le monde occidental. J’ai essayé de répondre à ces questions dans mon livre, même si à la fin du livre, je n’y ai pas complètement répondu.
(…) Vous dîtes que j’ai donné voix aux femmes. Mais quand j’ai fait des travaux de recherche sur les femmes internées chez les fous, j’ai lu des textes scientifiques, et ces femmes parlaient fort, avaient de la voix.
(…) Mon ex-mari était intéressé par le chamanisme. Il a invité un chamane et nous avons prié pour avoir un enfant. 15 mois après, notre fille est née. Le chamane nous a invités à faire des offrandes au Mexique et à porter le cœur du mouton au rocher blanc.
(…) Je me suis rendue compte que des vagues d’histoire s’étaient frottées à ce rocher. Je sentais que ce lieu était digne de toutes les questions que j’avais en tête et que je devais écrire dessus.
(…) Au début du livre, j’étais très anxieuse concernant l’avenir environnemental. Pendant l’écriture, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a dit qu’il fallait prendre le temps, s’émerveiller face au monde. C’est une nouvelle forme d’éthique qui commence à m’habiter. »