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Dialogue sur l’exil

1er octobre 2022. Le Collectif d’éditeurs et libraires indépendants Les Désirables a ouvert la rentrée des idées de la Villa Gillet. Dans ce cadre, l’écrivaine et militante Marie Cosnay (Des îles : Lesbos 2020, Canaries 2021, éditions de l’Ogre, 2021) était en conversation avec l’essayiste et militant Pierre Tevanian (« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort, Anamosa, 2022) et le photographe Gilles Raynaldy (Welcome my friend, Le Point du jour, 2022). Modération : Benoît Laureau (Éditions de l’Ogre).

Marie Cosnay

« Entre les deux, c’est la prise de conscience précise et quotidienne que ce pour quoi on m’appelle, c’est de moins en moins pour monter des dossiers de régularisation mais plutôt pour des personnes qui me demandent de retrouver un membre de leur famille. À partir de là, on prend réellement conscience de la disparition, de la disparition de masse, que ce soit dans la Méditerranée, dans l’Atlantique ou dans la mer d’Alboran.
(…) J’ai l’impression que tout le monde est extrêment découragé. Je ne pense plus à l’impact, je fais et je n’y pense plus. Je me dis qu’on fait pour le futur, c’est comme des archives au présent d’une histoire qui s’écrira et se jugera dans un futur proche. »

Pierre Tevanian

« Cette phrase [On ne peut pas accueillir toute la misère du monde] méritait d’être déconstruite, le mot est trop faible, d’être démontée, d’être démolie, d’être détruite. Chacun des mots de cette phrase est une escroquerie, bête, méchante et mensongère et parfois les trois à la fois.
(…) Le « on » pose une scène de communication politique et de débat qui est déjà violente car il y a des exclus, il a ceux qui sont dans le « nous », ce « nous » qui sommes en train de débattre. Les principaux concernés par ces politiques sont mis hors jeu et n’ont jamais le statut de sujet prenant part à la discussion. Ils sont le « eux ». »

Gilles Raynaldy

« J’ai rencontré des gens quand je revenais un mois après, je ne les retrouvais pas. Je gardais une distance. Je m’intéressais à ce qu’ils faisaient, des maisons par exemple. Je voyais ça comme une ville. Ce sont des rencontres ponctuelles parfois très fortes.
(…) J’ai essayé de travailler là-dessus, sur cette chose très particulière qui faisait que dans ce camp, qui n’en était pas un, les personnes pouvaient accueillir et cela gênait les pouvoirs. »
  • Saison 2022/2023

Dialogue sur l’exil

1er octobre 2022. Le Collectif d’éditeurs et libraires indépendants Les Désirables a ouvert la rentrée des idées de la Villa Gillet. Dans ce cadre, l’écrivaine et militante Marie Cosnay (Des îles : Lesbos 2020, Canaries 2021, éditions de l’Ogre, 2021) était en conversation avec l’essayiste et militant Pierre Tevanian (« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort, Anamosa, 2022) et le photographe Gilles Raynaldy (Welcome my friend, Le Point du jour, 2022). Modération : Benoît Laureau (Éditions de l’Ogre).

Marie Cosnay

« Entre les deux, c’est la prise de conscience précise et quotidienne que ce pour quoi on m’appelle, c’est de moins en moins pour monter des dossiers de régularisation mais plutôt pour des personnes qui me demandent de retrouver un membre de leur famille. À partir de là, on prend réellement conscience de la disparition, de la disparition de masse, que ce soit dans la Méditerranée, dans l’Atlantique ou dans la mer d’Alboran.
(…) J’ai l’impression que tout le monde est extrêment découragé. Je ne pense plus à l’impact, je fais et je n’y pense plus. Je me dis qu’on fait pour le futur, c’est comme des archives au présent d’une histoire qui s’écrira et se jugera dans un futur proche. »

Pierre Tevanian

« Cette phrase [On ne peut pas accueillir toute la misère du monde] méritait d’être déconstruite, le mot est trop faible, d’être démontée, d’être démolie, d’être détruite. Chacun des mots de cette phrase est une escroquerie, bête, méchante et mensongère et parfois les trois à la fois.
(…) Le « on » pose une scène de communication politique et de débat qui est déjà violente car il y a des exclus, il a ceux qui sont dans le « nous », ce « nous » qui sommes en train de débattre. Les principaux concernés par ces politiques sont mis hors jeu et n’ont jamais le statut de sujet prenant part à la discussion. Ils sont le « eux ». »

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« J’ai rencontré des gens quand je revenais un mois après, je ne les retrouvais pas. Je gardais une distance. Je m’intéressais à ce qu’ils faisaient, des maisons par exemple. Je voyais ça comme une ville. Ce sont des rencontres ponctuelles parfois très fortes.
(…) J’ai essayé de travailler là-dessus, sur cette chose très particulière qui faisait que dans ce camp, qui n’en était pas un, les personnes pouvaient accueillir et cela gênait les pouvoirs. »

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