Au début des années 90, Hannah, petite fille vivace et mûre pour son âge, grandit dans une famille de protestants rigoristes au cœur d’une petite ville irlandaise, quand une étrange et mortelle épidémie décime les enfants de sa classe. Elle-même survit mais commence à voir leurs fantômes pour qui elle fait office d’exutoire. Face à l’incompréhension et à l’injustice, la petite communauté tente, elle, de survivre à la pire des tragédies : la perte de ses enfants. Mais au fond la plus grande tragédie est peut-être ailleurs pour les habitants de Ballylack (très inspiré par la petite ville où a grandi Jan Carson) : c’est l’inexpliqué de la situation dans un monde que tous croyaient alors maîtriser (en cela Les Ravissements rappelle fort justement la période de la pandémie de Covid et du confinement). Mais il y a toujours chez Jan Carson une distance prise avec la réalité, que l’autrice appelle « réalisme magique » et qui fait tout le sel de ce roman comme des précédents.