En deux livres à peine, Claire-Louise Bennett est devenue l’une des figures de proue de la nouvelle littérature anglaise. Avec L’Étang, elle avait déjà livré un drôle de livre envoûtant – recueil de nouvelles à narratrice unique – dans lequel, il ne se passait pour ainsi dire rien (et c’était ce qui était fascinant, comme aux plus belles heures de la maniaquerie du détail insignifiant et tellement signifiant du Nicholson Baker de La Mezzanine par exemple). Caisse 19 est l’histoire – les histoires – d’une jeune fille puis jeune femme qui fait feu littéraire de tout le bois amassé au gré des rencontres et des aléas de la vie. Et d’un livre que lui donne un homme alors qu’elle travaille à la caisse (19) d’un supermarché. Une jeune femme qui se perd et se trouve à la fois dans les livres, ceux qu’elle lit et ceux qu’elle tente d’écrire, quand s’embrase l’étincelle de son imagination au contact du réel. Pour Claire-Louise Bennett, ainsi qu’elle l’écrit, lire c’est renaître sans cesse. On aura vu définition moins enthousiasmante de la littérature.