Habiter une enveloppe corporelle qui ne nous correspond pas, nous dévore de l’intérieur et nous empêche de montrer réellement notre personnalité… Malgré les douces personnes que nous sommes à l’intérieur de notre âme, les gens n’utiliseront leur langue que comme une arme, nous obligeant à vivre sous les contraintes de cette société discriminatoire. Les gens partiront, en laissant derrière eux la femme poignardée par leurs paroles affreuses. Maria-Luísa, fille de ses deux parents, méprisée, amante de David, vivant dans l’ombre de sa belle amie, est la narratrice de ce récit racontant l’histoire de sa vie. Elle nous fait ressentir l’existence compliquée d’une ado mais aussi adulte à forte corpulence des années 80 jusqu’aux années 2000. Le style particulier de ce roman, qui est la formation de souvenirs dans chaque chapitre défini par des pièces de sa demeure, retrace la vie fictive de Maria-Luísa mais aussi celle d’Isabela Figueiredo, autrice de cette œuvre autobiographique. Ce récit basé sur la famille et les relations humaines dans le corps d’une « grosse » est nourri d’émotions, il nous permet de connaître les préjugés et les critères des humains dans la vie courante. Qu’elle soit adolescente ou adulte, ces reproches la suivent pour toujours. Malgré sa gastrectomie, elle ne pourra malheureusement exister en société qu’à travers ce corps habité.